Le festival

L’association

« Caméra en Campagne » a été créée le 22 janvier 2010 à l’initiative de Ronald HUBSCHER, historien,  professeur émérite des Universités, et spécialiste du monde rural, soutenu par les habitants du village.

Une équipe issue du groupe de bénévoles a pris le relais en 2021, avec son bureau et sa commission des programmes.

Originalité

Ces rencontres ont pour but de faire connaître à un public de divers horizons, le regard porté sur le monde rural par le cinéma, et la représentation qui en a été donnée. Elles veulent susciter une réflexion autour du thème de la ruralité sous tous ses aspects, dans ses rapports dynamiques entre la représentation qui en est faite à l’écran par des cinéastes majoritairement citadins, et la réalité vécue par les habitants des campagnes

Quels films ?

À partir de films sélectionnés en fonction de leur représentativité, des professionnels et des chercheurs débattent avec le public du contenu explicite et latent comme de l’esthétique de l’œuvre, en la replaçant dans l’ensemble de la production du cinéaste. Ils apportent un éclairage sur le contexte social et idéologique du film projeté, comme sur sa signification et sa place par rapport à d’autres réalisations contemporaines.

Quelle représentation du monde rural ?

Véhiculée par la mémoire collective, et largement reprise par les scénaristes et les metteurs en scène, l’image des paysans français  a longtemps balancé entre deux extrêmes : une caricature et une idéalisation outrée; du jacques subversif au poilu rempart de la patrie, du pollueur au défenseur de l’environnement, etc. Il en va autrement du cinéma italien imprégné de régionalisme, ou du cinéma américain dans lequel, pour prendre ce dernier exemple, les « farmers » apparaissent systématiquement comme les dépositaires des valeurs et des grands idéaux de la nation.
Ces «Rencontres cinématographiques» visent à confronter les parentés et les spécificités des œuvres filmiques des différents pays,  concernant par exemple les enjeux autour de l’usage de l’espace rural,  les tensions intra-communautaires, les relations ville/campagne, etc. En effet,  la diversité du monde rural impose de ne pas se cantonner uniquement dans un cadre franco-français. Films de fiction et documentaires trouvent ici leur place avec le souci de faire coexister temps passé et temps présent.  Ce festival entend donner une place à de jeunes réalisateurs qui portent  un regard critique ou empathique sur  le monde rural contemporain.

Toutes les projections sont précédées d’une présentation par la commission programmation.

Les années précédentes

La 15e édition de Caméra en Campagne abandonne la tranquillité et la belle image. Les zones d’ombre, les menaces, les secrets mal gardés et les conflits sous-jacents rejoignent le pire : le crime, l’injustice, l’angoissant mystère.

Dix-sept films de fiction nous emmènent à travers le temps depuis les affaires criminelles de la France profonde du XIXe siècle jusqu’aux trafics mafieux contemporains et à l’esclavage actuel des migrants en passant par l’ombre de l’affaire Dominici et la lumière de Manon des sources.
Comme à chaque édition, ce voyage dans le temps croise une pérégrination planétaire depuis l’Uruguay jusqu’ à l’Islande en passant par l’Amérique profonde et la Galice espagnole…

De film en film, et sans parler des deux documentaires commentés et de la matinée Défi en pleine Nature, venez à Saint Julien arpenter le temps et l’espace de ces « Secrets de Campagne ».

Dans sa 14e édition, Caméra en Campagne prend racine : LA FORÊT, omniprésente dans l’actualité, a rattrapé les Écrans de la Ruralité. Elle était là, tout près, à la lisière de nos villages : il fallait y entrer. Tantôt décor de fresques aux chevauchées épiques, tantôt féérie avec ses elfes et ses esprits, la forêt peut apparaître comique, dramatique, historique… ou magique. Mais elle est également au cœur d’une réflexion profonde sur les enjeux environnementaux. De tout cela le cinéma fait image et mémoire. Face à la forêt, la caméra prend sur le vif autant la démesure d’un système avide de bénéfices que les rêves de l’homme qui y pénètre. Ces dangers et ces rêves, venez vous y perdre avec nous. Assistant-réalisateur, conférenciers, bûcherons et naturalistes accompagneront des projections où la forêt sera enfin plus qu’un décor.

L’évocation même du vocable Vercors suffit à faire surgir dans notre imaginaire des images de routes pittoresques aux balcons suspendus : route des Grands Goulets, gorges de la Bourne, route des Coulmes… Aussi est-ce naturellement que le festival Caméra en campagne, né à la croisée de ces chemins à Saint Julien en Vercors, reprend à son compte la thématique de la route à travers le genre emblématique du Road movie. Thème classique du cinéma, la route pour fuir ou pour trouver, rêver ou sombrer, pour s’enrichir ou tout abandonner, perdre son identité ou renaître. Pour se faire tous les moyens seront bons : à pied, en bus, en Ford Thunderbird, en tandem, en tracteur, en fauteuil roulant ou même en tondeuse à gazon. Une chose est sûre, il y a toujours un avant et un après, une histoire à raconter. Dans cet entre deux lieux, quel regard est posé sur les campagnes et le monde rural ? La programmation suit donc ce genre, “américain” d’abord : sept films étatsuniens en parcourent la filmographie ; thème universel ensuite : films sud-américain, égyptien, manouche, australien, bulgare, tibétain, enfin français, du plus classique au plus surprenant. Deux conférences soulignent le rôle des routes dans la ruralité vertacomicorienne, la remettant au cœur de cette 13e édition.

Au plus près de l’actualité et des problèmes de société dont les Rencontres cinématographiques se veulent l’écho, la thématique de l’eau a été retenue pour leur douzième manifestation estivale. Cette thématique répond à une double raison : d’une part l’eau est un enjeu géopolitique de première importance, source de conflits pour son appropriation, sa gestion et devient un objet de spéculation boursière ; d’autre part le Vercors est un modèle parfait, souvent cité, de la circulation souterraine de l’eau et de son action sur le paysage. Tantôt ardemment désirée, quand sévit la sécheresse, tantôt redoutée quand l’inondation menace, l’eau revêt des aspects multiformes auxquels les hommes s’efforcent de s’adapter. Entre calamités et bienfaits, rivières, fleuves, pluies, neiges ont façonné leur imaginaire où le mythe se mêle au sacré. Rien d’étonnant alors si le cinéma s’est emparé du sujet et en a exploité les diverses facettes riches de péripéties prometteuses.

Aussi bien, aux Rencontres cinématographiques de 2021 les « Histoires d’eaux » couleront de source.

Les années 1950/1960 marquent le début des transformations du monde agricole et celui de « La fin des paysans » ( H. Mendras). Sommés de répondre aux besoins du marché intérieur comme à celui prometteur du Marché Commun,les cultivateurs sont incités par l’Etat et leur syndicat, la FNSEA ,à modifier en profondeur leur appareil de production. Fini le paysan « routinier » ou double actif, place à l ‘agriculteur adepte du productivisme, le  « Japonais de l’économie française », fournisseur de son « pétrole vert ». Les années passant, les désillusions l’emportent car la course au productivisme nécessite toujours plus de capitaux. Un nombre croissant d’agriculteurs sont surendettés, ou à la tête d’exploitations trop petites. Victimes de la concurrence intérieure et extérieure, subissant le diktat des firmes agroalimentaires ils risquent de devenir des laissés-pour compte. Du paysan de jadis au double actif et au nostalgique du passé, du cultivateur «  à bout de souffle » à l’agriculteur-industriel prospère et aux lanceurs d’alerte, Caméra en campagne ouvre l’album de la paysannerie française dont la ténacité, malgré les aléas , étonne.

De la plaine humide du Pô à la terre brûlée de soleil de la Calabre et de la Sicile, le cinéma italien déroule un panoramique où la beauté des paysages et la violence des rapports sociaux et politiques se mêlent intimement. Fortement influencés par l’histoire turbulente, sinon tragique, de leur pays, et par le néoréalisme qui a constitué la matrice de maints films, rejetant les mièvreries mondaines ou le nationalisme des films de la période fasciste, quittant les studios pour planter leur caméra en extérieur et s’intéresser à l’uomo qualunque, de nombreux réalisateurs ont valorisé dans leurs oeuvres – dont beaucoup sont inscrites dans l’imaginaire collectif – le régionalisme et la ruralité, qui ont longtemps façonné l’identité de la péninsule. C’est cette campagne dans tous ses états et ses particularismes
qu’entendent dévoiler, ou faire redécouvrir, les « Rencontres cinématographiques » de Saint-Julien-en-Vercors consacrées aux TERRES ITALIENNES.

  • 2018  » Croyances : sainteté, sorcellerie, superstition, surnaturel »

Le diable et le bon dieu, l’enfer et le paradis, l’au-delà et ses mystères, le pouvoir des forces occultes, autant de représentations inscrites dans l’imaginaire de « ceux qui croient au ciel et de ceux qui n’y croient pas ». S’inspirant de la littérature (qui exprime la foi, le doute ou l’impiété) le cinéma a mis en scène les dogmes, les rituels et les pratiques auxquels ces croyances ont donné lieu. Une thématique traitée sur le mode tragique, fantastique ou humoristique. Du cheminement solitaire d’êtres tourmentés à la persécution des hommes de Dieu, de la résistance à la contrainte cléricale, à la critique narquoise de l’institution religieuse, de cérémonies d’envoûtement à la chasse aux sorcières, de vampires assoiffés à de sympathiques fantômes, Caméra en campagne 2018 met au cœur de son programme la spiritualité, l’insolite et l’extraordinaire.

  • 2017  « Homme/animal, regards croisés »
  • 2016   » Les moissons rouges »   Cinéma des pays communistes et postcommunistes

Quatre-vingts ans de cinéma soviétique, russe, roumain, tchèque, slovaque, hongrois, chinois  s’invitent aux Rencontres cinématographiques, une illustration filmique  peu connue en France des campagnes dans  les pays communistes et post communistes.  Soumis à l’idéologie dominante et à la censure, les metteurs en scène ont pu trouver, en particulier sur le plan esthétique, quelques espaces de liberté à travers lesquels ils ont su montrer leur talent qui s’affirmera véritablement, notamment par la satire, à la chute du communisme. Vision socialiste et post socialiste de la ruralité, les moissons rouges sont aussi  une métaphore et une réalité du sang versé tant en raison de la répression que de la guerre.

Au diable Staline. Vive les mariés (Noces silencieuses) Roumanie
La ligne générale – URSS – Alexandre Dovjenko. 1930. Film muet
Sibériade – URSS – Andrei Kontchalovsky. 1977
Balzac et la petite tailleuse chinoise. Chine 2002 – Sijie Daï.
Soleil trompeur – URSS – Nikita Mikhalkov – 1994
Baboussia  Russie – Lidia Bobrova – 2003
Quand passent les cigognes  URSS 1957 – Palme d’Or Festival de Cannes 1958 – Mikhaïl Kalatozov
Qiu Ju une femme chinoise – Chine – Lion d’Or. Venise 1992 (prix interprétation féminine) – Zhang Yimou
Léviathan – Russie – Grand prix du jury du festival de Cannes 2014 – Andrei Zviaguintsev
Les aventures d’Ivan Tchonkine- Tchécoslovaquie – Jiri Menzel. 1994

 Cafés historiques

«  Gel et dégel : la Russie  de la fin du tsarisme au post-stalinisme » par Ronald Hubscher, historien.

« Héros social dans le cinéma russe et soviétique : entre révolutionnaire et criminel », par Natalya  Shevchenko. Professeure de Russe et d’Ukrainien (Université Lyon II ).

  • 2015  « Le mythe rural et le rêve américain »

True Grit- Ethan et Joël Coen- 2010
Rintintin- Danny Lerner-2007
La rivière rouge- Howard Hawks, 1948

Café historique
Politique et religion dans l’histoire des Etats-Unis de l’Indépendance à George.W. Bush.
Par Olivier Chatelan (université Lyon III)

Winter’s bone- Debra Granik, 2011,
L’homme des vallées perdues- George Stevens, 1953
L’homme qui n’a pas d’étoile- King  Vidor, 1955
Les moissons du ciel- Terrence Malik, 1978
La chevauchée sauvage- Richard Brooks, 1975 )
La ruée vers l’or (Charlie Chapin)  1925
Les Cheyennes- John Ford , 1964

Café historique 
L’image de la femme dans les westerns.
Par Daniel Frison, professeur de cinéma

Le fleuve sauvage – Elia Kazan,1960
Bonnie and Clyde-Arthur Penn, 1967
John Mac Cab- Robert Altman, 1971
Pacific express – Cécil B. De Mille, 1939

  • 2014 : « Champ de bataille. les campagnes et la guerre ».

Les camisards, René Allio, 1971, 90’,
A l’ouest rien de nouveau, Lewis Milestone, 1930,
Vendémiaire, Louis  Feuillade, 1918.

Café  historique
Commémorer, glorifier ou dénoncer? Les monuments aux morts de la Première Guerre mondiale.
Par Pierre-Louis Fillet.

Le sergent York, Howard Hawks, 1941,
La tranchée des espoirs, Jean-Louis Lorenzi,  2004,
Les enfants du pays,  Pierre Javaux, 2006,
La ligne  de démarcation, Claude Chabrol, 1966,
Le sauveur , Michel Mardore, 1971,
Les patates, Claude Autant-Lara, 1969,
Le père tranquille, René Clément, 1946.

Café historique :   » Résistance et collaboration ; changement à vue chez les cinéastes français.  »
Par Ronald Hubscher

Lacombe Lucien , Louis Malle, 1974,
Les honneurs de la guerre, Jean Dewever, 1960
La Ciociara ( la paysanne aux pieds nus), Vittorio de Sica, 1960,
Zone libre, Christophe Malavoy, 2007,
Table ronde  avec des habitants de Dieulefit, le village des « Justes »
Premières neiges, Aida Begic, 2008,

  • 2013 :  » L’enfance villageoise. »

L’apprenti, Samuel Collardey, 2008.
La guerre des boutons, Yves Robert, 1962.
Etre et avoir, Nicolas Philibert, 2002.

Table ronde «L’école à la campagne».

Jeux interdits, René Clément, 1951.
Moi, Pierre Rivière (…), René Alliot, 1976.
Le vieil homme et l’enfant, Claude Berry, 1967.
Pas un de moins, Zhang Ymou, 1999.
L’esprit de la ruche, Victor Erice, 1973.
Padre padrone, Paolo et Vittorio Taviani, 1977.
La PetiteTaupe (dessin animé de 1968, pour enfants à partir de 2 ans).
Le dernier des fous, Laurent Achard, 2007.
Les enfants de Timpelbach, Nicolas Bary, 2007.
Peau de pêche, Jean Benoît-Levy, 1928. MUET.
Le grand chemin, Jean-Loup Hubert, 1987.

Café littéraire : l’enfance.

Les bêtes du sud sauvage, Benh Zeitlin, 2012.
Des temps et des vents, Reha Erdem, 2008.
Le ruban blanc, Michael Haneke, 2009.

  • 2012 : Terres amères, oppressions et luttes dans les campagnes.

Tous au Larzac, Christian Rouaud 2011.
Les Hurdes, terre sans pain, Luis Bunuel 1933.
Les sables mouvants, Paul Carpita 1995.
Antonio das mortes, Glauber Rocha 1969.
La rivière, Mark Rydell 1984. 1900,
Bernardo Bertolucci 1976. Pelle le conquérant, Bille August 1988.
Les raisins de la colère, John Ford 1940.
Jacquou le croquant, Laurent Boutanat 2007.
Plogoff, Des pierres contre des fusils, Félix et Nicole Le Garrec 1980.
Small is beautiful, Agnès Fouilleux 2010.
Gasland, Josh Fox 2010.
La terre, Youssef Chahine 1968.
Cochon qui s’en dédit, J-Louis le Tacon 1979.
La porte du paradis, Michaël Cimino 1980.

  • 2011:  » Les femmes : femmes de la terre, femmes à la terre. »

Y-aura-t-il de la neige à Noël? Sandrine Veysset 1996.
Jacqueline, de A. Chartier.1973.
Henriette, de A.Chartier 1971.
Jeunes filles, de A.Chartier 1952.
La part des choses, de B.Dartigues, 1983.
Bienvenue au gîte, de  Claude Duty,2002.
Faits divers à Paris, Dimitri Kirsanoff 1949.
Le passager de l’été, Florence Moncorgé-Gabin 2005.
Le bonheur d’Emma, Sven Taddicken 2006.
Osama, Sedigh Barmak 2003.
Changement au village, Lester James Peries 1963.
Le mariage de Thuya, Wang Ouan-An 2006.
Les citronniers, Eran Riklis 2008.

  • 2010:  » L’étranger. »

La fiancée du pirate, de Nelly Kaplan, 1969.
Laissé-pour compte, de Jacques Doillon, 1973.
Les Terriens, d’Arianne Doublet, 1999.
Les enfants de Millevaches, de Luc Leclerc du Sablon, 1990.
Une hirondelle a fait le printemps, de Christian Carion, 2001.
Le Christ s’est arrêté à Eboli, de Francesco Rosi, 1979.
Toni, de Jean Renoir, 1934.