Édito des rencontres 2025

La fête au village ! Cette image d’Épinal pourrait paraître désuète si l’actualité sombre et pesante ne
nous faisait pas chercher la moindre occasion de nous offrir une bouffée d’oxygène sur fond de légèreté
et d’insouciance… Besoin de fête ! Familiale, villageoise, religieuse, associative, commémorative, ou
improvisée, tout est bon pour se rencontrer joyeusement.
Et si la fête était bien plus qu’une parenthèse enchantée, un temps suspendu et superflu ? « Fêtes et
défaites », tel est le thème qui a été retenu pour la 16ème édition de Caméra en Campagne. De
nombreux réalisateurs ont compris le sérieux de l’affaire et y ont trouvé un levier dramatique précieux :
une fête, c’est un pas de côté, un concentré d’émotion, des rencontres plus ou moins attendues, ça
déjoue les pièges de l’imprévu, ça se languit, ça rompt le quotidien, ça exacerbe les tensions, ça
retourne les situations pour peu qu’un trouble-fête ne vous plonge du côté de la dé-fête.
A travers la sélection de dix-huit films fiction et d’un film documentaire (Le grand bal de Laetitia
Carton), la fête viendra, entre autres, narguer la guerre dans la joyeuse cacophonie de La vie est un
miracle de Emir Kusturica, offrir à la femme une voie d’émancipation (Un petit carrousel de fête de
Zoltan Fabri), bousculer les préjugés (Quelques messieurs trop tranquilles de Georges Lautner), faire
toucher du doigt la délicatesse des liens fraternels (Notre petite sœur de Hirokazu Kore Eda et Vingt
Dieux de Louise Courvoisier), prendre malgré elle une forme politique (Jimmy’s Hall de Ken Loach),
déjouer la bêtise humaine (Noces de Stephan Strucker, Le chanteur de Gaza de Hany Abu-Assad)…
Emmanuelle Lallement, anthropologue percutante, nous fera l’honneur de sa présence autour d’une
conférence sur les sens cachés de la fête.
Il y a urgence à faire la fête, alors retrouvons nous du 3 au 8 août 2025 !
Camille Montagnier